En visite dans les ateliers des artistes Audrey Bastard et Manu Henrion

Pour cette nouvelle édition de DROPT’ART, nous, 2 amies, partions à la rencontre de deux ateliers sauvetatois, celui de Audrey BASTARD qui accueillait Laure NEUMANN pour la présentation de 2 œuvres à 4 mains et celui de Manu HENRION.
Bien que novices dans l’art de décrypter les œuvres, nos hôtes, pourtant artistes confirmés et reconnus, nous reçoivent avec simplicité et sympathie. Nous allons essayer de vous raconter …

Audrey Bastard et Laure Neumann

En ce samedi après-midi, le temps s’est gâté et nous affrontons une belle averse tandis que mon amie gare sa voiture sur le parking des artistes. Pour être venue déjà l’année précédente, je sais que l’atelier se trouve dans un bâtiment de bois très proche de l’entrée du domaine. Surprise ! Il semble que l’atelier ait été organisé sous le auvent du chalet. Une seule œuvre nous attend sur un chevalet ! Nous sommes assez déconcertées quand Audrey sort de son antre pour nous souhaiter la bienvenue. Et tandis que nous comprenons à ces insinuations qu’il se passe des choses étranges à l’intérieur de l’atelier, nous rejoignent Anne et sa petite-fille Romane.

Nous sommes toutes les 4 invitées à passer la porte. Nous sommes dans le noir le plus complet ! Audrey nous rassure en allumant la lumière et nous découvrons un espace carré très sombre car entouré de plastique noir avec, au centre, une étrange scène. Plusieurs bols, dont nous découvrirons plus tard les beaux motifs, sont disposés au sol de façon tout à fait anarchique. Au dessus, deux rails reliés entre eux par une tige métallique et à chaque bout, une poulie sur laquelle passe un fin câble laissant retomber de chaque côté de la pièce un système qui permet de faire circuler ce qui ressemble à un rideau de porte à lanières de différentes couleurs terminé par des baguettes elles aussi colorées.

A ce moment là, nous rencontrons l’amie et artiste avec qui Audrey Bastard a réalisé cette installation artistique : Laure Neumann. Elle est la conceptrice des bols et toutes deux ont imaginé cette installation. Nous en venons à une démonstration. Tandis qu’une musique zen dispensée quelque part tout au fond du bâtiment nous plonge dans une ambiance mystérieuse, Audrey fait jouer le fin câble au départ du rideau pour le faire doucement avancer.
C’est là que s’élève la musique des baguettes qui tintent doucement contre les bols. Les sons, toujours différents sont doux et cristallins. Le spectacle est tout à la fois beau à contempler et magique à écouter. Le rideau se déplace lentement. Aucune de nous ne dit mot. Nous attendrons la fin de la pièce musicale pour nous émerveiller du génie de l’installation, des matériaux utilisés et de la finesse des dessins de végétaux qui décorent les bols. Les jeux de lumière laissent penser qu’ils sont plein d’une eau limpide.

Nous échangeons encore un peu, remercions pour ce moment de zénitude et prenons congé pour nous diriger de l’autre côté de la route vers la maison cube de …

Manu Henrion

Bien que le ciel soit encore menaçant, le paysage est de nouveau ensoleillé éclairant d’une vive lumière la maison blanche, cubique et ultra moderne des époux Henrion. Manu est occupé à faire visiter son atelier. C’est donc avec un grand sourire que Cécile nous ouvre la porte et nous reçoit dans l’entrée où déjà sont exposées de grandes toiles de son époux et d’autres œuvres d’art acquises ici et là au hasard des rencontres du couple. Déjà beaucoup de couleurs sur ces tableaux abstraits dont le titre laisse deviner le sujet qui animait l’artiste au moment de sa conception.

Nous passons de l’entrée à l’espace cuisine-salon. Cette vaste pièce de vie, comme l’atelier de l’artiste à l’étage, est ouverte sur le parc grâce à de grandes baies vitrées plus hautes que larges qui laissent entrer la nature et mettent en lumière les tableaux du maître. Outre ses toiles, on y découvre un portrait de Steve McQueen qu’il a fait au crayon noir et une magnifique photo d’un paysage de bord de mer chargé de nuages noirs où évoluent des parapentes, petits points de couleurs sur ce tableau sombre. Cécile nous apprend que cette photo a été faite par le fils de Manu Henrion, Olivier, et qu’ils exposeront tous deux dans le village de Arbre en Belgique du 30 septembre au 9 octobre.

Nous sommes ensuite invitées à rejoindre l’artiste dans son atelier. Pour cela, il faut emprunter un bel escalier de fer en colimaçon éclairé lui aussi par ces hautes fenêtres laissant appréciées la vue sur l’extérieur. Manu est en pleine démonstration de pastel devant ce couple qui nous précède. Nous nous immisçons vers le groupe pour observer le travail et participer à la conversation. Les questions fusent. Les réponses sont précises et nous incitent à faire le tour de l’atelier pour détailler les nombreuses toiles qui y sont exposées. Beaucoup de couleurs pour certains des tableaux, des nuances de noir et de gris pour d’autres avec cependant bien souvent un filet de rouge ou de bleu ou de vert. Détail déroutant, la signature du maître ne se trouve pas sur le tableau mais sur la tranche de la toile. Pour ne pas gêner l’œil dans son observation de l’œuvre !

Nous comprenons que chaque tableau représente un morceau de vie de celui qui peint ou une interprétation des événements … Manu passe dans une pièce où nous ne sommes pas invités à entrer pour ramener une toile très sombre réalisée le 24 février … début de la guerre en Ukraine. On y lit l’inquiétude et la tourmente, l’interrogation et la consternation ! Si cette toile n’est pas exposée pour Dropt’Art, c’est parce que Manu Henrion partira avec elle, et d’autres, en Belgique pour l’exposition mentionnée plus haut.

Nous pourrions échanger encore longtemps. L’artiste aime parler de son travail et de sa passion. On sent une sensibilité à fleur de peau et le besoin de s’exprimer par la peinture. Il aime la nature et la dépeint à sa façon sur la toile. Une abstraction qui invite à la contemplation. Mais l’heure a tourné. Il faut rentrer. Merci à tous deux pour cette agréable et amicale visite.

 

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