C’est dans le cadre de la Journée du Patrimoine de Pays et des Moulins qu’une délégation composée d’institutionnels et de particuliers est venue visiter le Pont Roman appartenant aux communes d’Agnac et de La Sauvetat du Dropt.
Monsieur Denis Murer, Maire d’Agnac, prenait la parole en tant que maître d’ouvrage des travaux jusque là effectués sur le pont. Il rappelait qu’il avait été contacté une vingtaine d’années auparavant par Gilbert Grannereau, alors Maire de La Sauvetat, pour prendre une décision quant au devenir du pont classé monument historique depuis 1992.
Bien que très sceptique fasse au délabrement avancé, les deux maires aidés de quelques adjoints entreprirent le débroussaillage et refirent la passerelle alors dangereuse.
Ils prirent ensuite leur bâton de pèlerin pour taper à toutes les portes et finirent par obtenir des subventions de la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) 40%, du Conseil Régional 15%, du Conseil Départemental 25%, de la Communauté des Communes du Pays de Lauzun par un fond de concours pour la somme de 12 000 € et le reste, 50% entre les deux communes. Les premiers travaux débutaient en 1997 et se poursuivent depuis de tranches en tranches. La prochaine étape qui devrait démarrer début juillet, concerne la réfection de la passerelle et le nettoyage du pont à cette hauteur.
C’est à la suite de cette tranche de travaux que la commune d’Agnac laissera sa place de maître d’ouvrage à la municipalité de La Sauvetat.
Monsieur Murer remerciait ensuite les personnalités présentes et passait la parole à Jean-Luc Gardeau, Maire de La Sauvetat du Dropt. Celui-ci évoqua l’histoire du village au temps de la Révolte des Croquants de juin 1637 qui vit passer sous le pont une eau rougie du sang des quelques 2000 morts tombés ce jour-là, avant d’annoncer que ce bel ouvrage serait très bientôt mis en valeur par un éclairage moderne et coloré.
Monsieur Thouin, architecte en chef des Monuments Historiques, fît un rapide historique du pont puis des travaux.
A savoir que ce pont roman présente deux parties bien distinctes. La première de style roman avec des arches en plein cintre, datant du XIIème siècle, séparée de la seconde par un canal d’écluse construit en 1843, franchissable par une passerelle à plancher de bois reposant sur des poutres métalliques. Les arches de cette deuxième partie sont de style gothique et datent du XIIIème siècle. Cette seconde partie située côté ouest est indissociable du moulin qui lui est accolé puisque trois arches permettent l’alimentation en eau de ce bâtiment autrefois en activité.
Il poursuit en disant que sur la partie romane, une croix de pierre, servant de repère aux pèlerins partant vers St Jacques de Compostelle, avait été emportée lors d’une crue dans les années 1960. Elle a été restituée lors des travaux. Il fut également décidé que le tablier serait débarrassé des terres et végétaux accumulés pour permettre une meilleure évacuation des eaux de pluie. Les murs parapets n’ont pas été remontés. En revanche, un garde-corps métallique a été mis en place. Les becs de la partie romane, servant à casser le courant en amont ont volontairement été laissés à l’état de ruine mais stabilisés dans un but d’économie.
Le groupe se dirigeait alors vers le pont pour constater l’ampleur des travaux faits et ceux à venir, avant de repartir vers la Place du Moulin où la Mairie d’Agnac offrait un rafraîchissement.