Voilà un rêve qu’il n’aurait pas pensé réaliser. Mathieu Grannereau, 27 ans, président de la Société du Chasseur Sauvetatois est heureux et n’en finit plus de répondre au téléphone pour raconter son aventure.
Cela s’est passé mercredi 24 février. Son oncle, Jean-Pierre, se balade en quad avec son petit-fils non loin de leur exploitation agricole située sur les hauteurs de La Sauvetat du Dropt. Ils s’arrêtent, flânent et remarquent au sol des pieds. Comprenez des empreintes d’animaux qui paraissent nombreux et qu’ils prennent pour des pieds, donc, de sangliers. Jean-Pierre en fait part à son neveu qui va observer à son tour et décide que oui, ce sont des sangliers. Ils sont nombreux et vont rapidement faire de gros dégâts sur les cultures alentours.
Mathieu passe alors plusieurs coups de téléphone et réunit une bonne dizaine de chasseurs de La Sauvetat mais aussi de Pardaillan et plusieurs chiens. Les voilà rendus au lieu-dit Bellone où la traque commence.
Il ne se passe pas beaucoup de temps avant que les chiens ne se manifestent et prennent en chasse non pas des sangliers mais… une harde de cerfs! Très exactement 5 biches et 1 cerf qui s’élancent puissamment sur le plateau dans les prairies. Quelle extraordinaire surprise pour le groupe! Parce que, de mémoire de chasseurs Sauvetatois, on n’a jamais vu de hardes de cerfs dans le secteur. Certaines années, un cerf seul mais jamais plusieurs sujets.
L’hésitation devant tant de majesté
Mathieu les suit. Il est en limite de ses terres et voit le groupe sauter la haute clôture qui mène dans le parc de ses canards. Il admire le port majestueux des bêtes, laisse passer les biches gracieuses et après un instant d’hésitation, choisit le mâle qui tombe sous l’impact de la première et unique balle.
Chasse nette pour ce morceau de choix inespéré. Rêve exaucé pour notre jeune président du Chasseur Sauvetatois chaleureusement félicité. Il vient, respectueusement, de faire chuter un mâle de 135 kg et âgé de 5 ans, c’est inscrit sur ses bois.
La chasse, activité souvent décriée
Acte cruel pour certains? Pourtant non. La chasse, qui fait partie de la vie dans le monde rural, a souvent mauvaise réputation. Certainement un défaut de communication entre gens des villes ou néo-ruraux et gens des campagnes. Chevreuils et sangliers provoquent des dégâts dans le département au grand désespoir des agriculteurs. Les plans de chasse permettent de limiter leur prolifération. Le rôle des chasseurs est important dans la régulation des espèces. Entre début octobre et fin février, ils ont un certain nombre de colliers leurs permettant de prélever chevreuils et cervidés. C’est indispensable car ce gibier est abondant. Ce collier, qu’il faut dater (jj/mois/année), doit impérativement être mis sur la bête tuée avant de la déplacer.
Pour cette saison de chasse, le Chasseur Sauvetatois avait, en plus des colliers de prélèvements habituels, un seul et unique collier pour un gros cervidé (espèce déclarée nuisible de même que le sanglier). Objectif atteint. Mais les 5 biches, parties du côté de la commune voisine de Pardaillan, seront à leur tour traquées pour éviter l’installation de cette espèce dans ce secteur où elles n’ont pas coutume de vivre.